CE QUE JE NE SAVAIS PAS AVANT D’ÊTRE ENCEINTE ET QUE J'APPRIS MALGRÉ MOI

1. Mon cerveau a disparu

Connaissez-vous le "cerveau de grossesse" ou comme les britanniques l'appellent le "brain pregnancy" ? J'ai toujours cru que lorsqu'on disait d'une femme enceinte qu'elle est ailleurs, c'était parce qu'elle se réfugie dans sa tête pour préparer l'arrivée de son bébé. En réalité, ce processus n'est pas tant psychique que physique ! Sous l'effet des hormones, le cerveau des futures mères se modifie. C'est la diminution de la matière grise qui entraîne une baisse des aptitudes sociales, en modifiant la perception et l'interprétation des émotions d'autrui. Ces changements structurels ont lieu pour s'adapter aux nombreux bouleversements, induits par la grossesse. Pour certains experts, "le cerveau passe de la quantité à la qualité et se prépare à avoir un comportement maternel." 

2. Je ne me reconnais plus

Vivre avec un petit être à l'intérieur de soi, c'est un peu comme laisser un marionnettiste tirer ses ficelles. Sauf qu'il y a des jours où vous vous dites qu'il fait VRAIMENT n'importe quoi ! Entre les nausées, la fatigue, la prise de poids, les bouffées de chaleur et les crises de larmes, la cohabitation peut vite devenir houleuse. Surtout si vous n'avez pas l'habitude de lâcher prise. Pour moi ce qui est le plus perturbant, c'est la sensation de n'être jamais seule. J'avais l'habitude de me ressourcer en moi-même pendant mes séances de yoga, or désormais j'ai l'impression de ne plus avoir d'endroit refuge. Comme si le bébé occupait mon jardin secret. Ce sentiment est d'ailleurs exacerbé quand vos proches vous demandent comment vous allez : comment tu vas = comment se passe ta grossesse. Dans nos heures susceptibles, on a parfois la sensation désagréable de n'être qu'un incubateur.

3. Tout le monde scrute ma prise de poids 

Qui dit grossesse, dit changement de poids. Bien qu'au début les changements ne soient pas flagrants, vous repérerez vite les coups d’œil furtifs visant à évaluer votre prise de poids. C'est bien simple, tout le monde n'a qu'une chose en tête : est-ce qu'elle a grossi ? J'imagine qu'il s'agit là d'une réassurance, quant au bon développement du fœtus. Vers la fin de la grossesse, pour de nombreuses femmes, c'est aussi un moyen de comparer et de se rassurer : ouf je suis pas la seule à être restée sur le canapé à m'enfiler des pots de Ben&Jerry's ! Personnellement jusqu'à 5 mois mon ventre était assez discret, voire un peu trop pour certains. Puis lorsqu'il s'est mis à pousser d'un coup, ça y est c'était trop, j'étais devenue une baleine ! Et bien non, ma prise de poids est saine et n'oublions pas que chaque grossesse est différente. Pour rappel pour être en bonne santé (pour un IMC normal en début de grossesse) vous devez prendre entre 11 kg 5 et 15 kg. Si comme moi vous ne souhaitez pas rentrer dans le diktat de la balance, demandez à votre sage-femme/gynécologue de ne vous communiquer votre poids qu'en cas d'alerte. C'est un excellent moyen d'éviter toute pression et de vous concentrer sur un seul objectif : rester en forme pour faire naître un enfant en bonne santé !

4. Je revis le passé     

Le passage à l'état de parent est connu pour être bouleversant. Enfant de nos parents, nous devenons parents de notre enfant. S'amorce alors une réflexion autour de l'enfance et de la parentalité. Qu'est-ce qu'un bon parent ? Comment s'affranchir des schémas familiaux pour créer sa propre maternité ? Si j'ai eut l'avantage de cheminer sur la question au cours de ma formation d'éducatrice, je n'ai pas échappé pour autant à tout ce remue-méninges. Il m'a fallut trancher sur bon nombre de sujets tels que "vais-je emmener mon enfant manger des frites au pétrole chez Ronald ?", "l'aiderais-je à faire un colis avec son bol de soupe pour les petits Africains qui n'ont pas assez à manger ? " ou encore "est-ce que je vais lui proposer mon doigt pour mettre dans son nez, comme il est plus gros ?!" Si ces questions m'ont parfois tenue en haleine toute la nuit, elles ont également été l'occasion de discussions hilarantes avec mon mari sur nos souvenirs d'enfance ! Malheureusement c'est également la nuit que le cerveau classe les dossiers passés et fait resurgir des événements douloureux ou des relations lointaines. Ce n'est pas très agréable mais nécessaire, car cela permet d'évacuer le trop plein émotionnel, accumulé sous l'effet hormonal !

5. Je n'aime pas être enceinte

Beaucoup de femmes sont transcendées par l'état fusionnel de la grossesse. Au risque de mettre les pieds dans le plat, cela n'a pas été mon cas. A mon grand étonnement, j'ai eut beaucoup de mal à appréhender tous les changements qui s'opéraient. Bien que cette grossesse ait été attendue pendant plusieurs années, je n'ai pas réussi à accepter mon "état" avant le 6ème mois. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je n'ai eut du ventre que tardivement. On m'a beaucoup répété "tu verras quand tu le sentiras bouger, c'est magique". J'ai attendu que la magie opère... sans succès. Le sentir bouger, appuyer sur ma vessie, donner des coups dans mon estomac, pousser mon utérus, sont des sensations qui ne m'ont pas conquise. Et pour autant je ne me réjouis pas moins de la naissance de cet enfant et n'angoisse plus à l'idée de ne pas être capable de créer un lien. Notre capacité à vivre une grossesse est en partie liée aux modèles maternels que nous avons rencontrés. Comme souvent dans la vie, nous ne sommes pas tous égaux !

6. Les autres parents ont une boule de cristal 

Comme dirait J.P. Sartre, l'enfer c'est les autres ! Même si cela part à la base d'une bonne intention, chacun y va de son petit commentaire : "Dis adieu à ton sommeil", "et ce n'est que le début ma pauvre", "tu verras quand il sera plus grand", "tu finiras par acheter des couches jetables", "tu supplieras pour la péridurale"... c'est simple vos proches connaissent le moindre détail de votre avenir. Ecoutez, souriez, faîtes du tri et surtout faîtes votre expérience !

7. Je ne sais plus rien, sauf que je ne sais pas !

J'ai parfois été prompte à la critique dans l'exercice de ma profession. Même si j'ai toujours fait de mon mieux pour être bienveillante, il y a bien des fois où le jugement l'a emporté. Aujourd'hui alors que je m'apprête à tenir un rôle de parent éducateur, je réalise qu'il est difficile de faire de simples choix. Y compris sur des sujets que je pensais maîtriser (cododo, allaitement...). Par exemple, j'ai beau savoir que la séparation est une étape importante pour le développement de l'enfant, je ne peux me résoudre à confier mon futur fils à qui que ce soit, famille ou inconnu. Il y a ce qu'on apprend en formation sur la parentalité et la réalité, le quotidien imparfait, le système D. Avec mon mari, notre obsession c'est de faire au mieux sans sommeil. Nous sommes tous les deux assez peu patients quand nous avons passé une nuit chaotique. Nous avons deux chattes turbulentes, qui dorment avec nous, malgré l'impossibilité de faire une nuit complète. Appelez ça du masochisme ou de l'amour, mais on ne peut pas les enfermer quand elles nous regardent avec leur yeux malheureux, à l'autre bout du couloir. Et pourtant tous les soirs on se dit, c'est fini elles dorment dans le salon cette nuit ! Difficile de maintenir le cap quand les émotions s'en mêlent !

8. La grossesse ça essouffle ! 

Outre la prise de poids, ce sont avant tout les modifications cardio-respiratoires et vasculaires, qui vous donnent l'impression d'avoir pris 20 ans en une nuit ! Au cours de la grossesse, le débit cardiaque augmente de 20 à 40%, avec 10 à 15 battements supplémentaires par minute. Pas étonnant qu'une simple série de squat vous fasse souffler comme un buffle et vous fasse monter le rose aux joue ! Comme si ça ne suffisait pas, le volume sanguin augmente lui aussi de 30 à 40% pour pallier aux besoins en oxygène, faisant pomper votre cœur deux fois plus. Si comme moi vous avez des vaisseaux sanguins délicats, sous l'effet de la pression vous aurez la chance de saigner du nez chaque jour pendant 9 mois ! Autres joies veineuses : les crampes, les troubles circulatoires, les hémorroïdes... allez courage, ça passe vite !   

9. Je n'avais aucune idée du nombre de gens qui m'agaçaient

... jusqu'à ce qu'il faille trouver un prénom pour le bébé ! Le problème quand on travaille dans la petite enfance, c'est qu'on a côtoyé beaucoup d'enfants. Des très mignons, d'autres qu'on apprécie un peu moins. Et des fois ce ne sont même pas les enfants qui nous laissent le pire souvenir... Pour résoudre le problème, nous avons choisi un prénom antique, qui n'a été donné que 200 fois depuis les années 1900 !

10. Il faut faire attention à tout

... puis on vous rappelle que la grossesse n'est pas une maladie ! Alimentation, cosmétique, produits ménagers, tout n'est qu'interdits ! Le premier trimestre, même vous faire une tisane vous fait paniquer à l'idée de déclencher une fausse couche. A éviter : camomille, menthe poivrée, framboisier (sauf pour préparer le travail), le safran, la sauge, le ginseng, l'angélique, la réglisse, le gingko biloba... Il convient d'adopter la même prudence avec les huiles essentielles. Pour en savoir plus, une petit liste par ici.

11. J'ai découvert le prurit de grossesse

Eh oui les hormones, ça gratte parfois jusqu'au sang ! Pas de panique, il paraît que ça se calme une fois l'accouchement passé. Enfin espérons..

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